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Publié le 11 mai 2021
Alors que l’ensemble des commerces pourront rouvrir le 19 mai prochain, la perte d’activité cumulée ces dernières semaines restera pourtant difficile à combler. Une ouverture dominicale des commerces à compter du 19 mai et a minima jusqu’à fin juillet, couplée au maintien de la date des soldes, semblent indispensables pour permettre de « redémarrer vite et fort » comme le soulignait Bruno Le Maire le 10 mai dernier. Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA, s'exprime à ce sujet dans cette tribune.

Tous les magasins, y compris les centres commerciaux et les commerces non considérés comme « de première nécessité » pourront rouvrir le 19 mai avec une jauge d’un client maximum pour 8 m2. A partir du 9 juin prochain, nous passerons à un client pour 4 m2. Des avancées majeures pour permettre le rebond de l’activité économique de nombreux commerces fermés depuis de trop nombreuses semaines. Mais ceci ne sera pas suffisant pour rattraper le retard, alors que la CPME annonce une inquiétante prévision pour les prochains mois avec pas moins de 100 000 entreprises qui seront amenées à fermer d'ici 2022.

Proposer ce système de jauges ainsi que les jours et horaires traditionnels d’ouverture est bien sûr, une première étape non négligeable, mais il est maintenant nécessaire d’aller plus loin et de donner rapidement toutes les cartes en main à nos commerces pour qu’ils puissent eux aussi tendre progressivement vers un fonctionnement quotidien plus réaliste et favorable.

 

Pour permettre aux commerces de s’organiser et répondre efficacement à la demande, des décisions publiques claires doivent être prises rapidement concernant ces deux sujets :

 

L’ouverture dominicale du 19 mai à fin juillet, une priorité réaliste

Une ouverture le dimanche comporterait différents avantages, tant pour les commerces que dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire que nous traversons. Tout d’abord, comme évoqué, l’aspect économique. Les commerces ont besoin de rattraper la baisse économique qu’ils ont connu ces derniers mois. Une ouverture le dimanche, en week-end, au moment où la population retrouve progressivement plus de liberté d’action avec notamment la suppression des limites géographiques pour se déplacer, garantirait aux commerçants une hausse du trafic en magasin et faciliterait le rebond économique, dans une période (mai-juin) ou dans certains secteurs d’activité, les commerces réalisent plus de 20 % de leur chiffre d’affaires annuel.

D’un point de vue sanitaire, ouvrir le dimanche serait aussi une opportunité pour lisser les flux de clients. Avec les jauges instaurées à minima jusqu’au 19 juin, et les suppressions de restrictions de déplacement, l’affluence dans les commerces risque d’être naturellement plus élevée en semaine et le samedi. Une ouverture le dimanche, permettrait d’étaler le flux de clients avec une journée d’ouverture supplémentaire, conformément au souhait du Gouvernement de limiter l’affluence dans les lieux clos. L’ensemble des garanties accordées aux salariés dans le cadre du travail dominical devront bien sûr être respectées dans le cadre d’une ouverture le dimanche. Aussi, et c’est important de le souligner, il est ici question de permettre aux commerces qui le souhaitent d’ouvrir le dimanche.

Nous le voyons à travers les différentes études réalisées ces derniers temps, les Français ont considérablement fait évoluer leurs habitudes de consommation. Le digital a pris une place prépondérante dans leur façon de consommer, au détriment des commerces physiques. Tous les commerces n’étant pas en mesure de développer une offre adaptée en ligne, il est primordial de « réhabituer » aujourd’hui le consommateur à côtoyer le commerce physique, et cela passe par une ouverture sur les jours de repos des Français. Au moment où, nous citoyens, retrouvons petit à petit nos libertés, il est important de ne pas isoler définitivement les commerces physiques au détriment d’une consommation uniquement digitale.

A ce jour, une instruction a été adressée aux préfets afin qu’ils puissent initier dès à présent les concertations locales en vue d'adopter les arrêtés préfectoraux qui s'imposeraient pour le mois de juin. Une première avancée que nous soulignons mais qui doit maintenant être effective dans les faits et élargie dans le temps. Les dimanches du Maire ne suffiront pas.

 

La date des soldes ne doit pas être modifiée pour ne pas porter davantage atteinte aux commerces

Actuellement prévue le 23 juin cette date de démarrage des soldes doit impérativement être maintenue. Alors que de nombreuses aides du gouvernement n’arriveront pas avant cet été, voire la rentrée, les commerçants ont impérativement besoin de reconstituer leur trésorerie avant même de parler de marges. La reconstitution de la trésorerie permettra de payer plus facilement les fournisseurs et d’aborder plus sereinement les échéances à venir. Il permettra de reconstituer la trésorerie des commerçants, qui pourront de ce fait payer leurs fournisseurs et aborder plus sereinement les échéances à venir

Depuis plus d’un an maintenant, nous subissons cette période de crise inédite qui exige naturellement la prise de mesures exceptionnelles. Les nombreuses périodes de fermeture ont fait partie de ces mesures. Envisager ces réouvertures, ces ajustements de calendrier, d’accueil le dimanche, de maintien des périodes de soldes, n’a rien d’utopique, et cela doit constituer les mesures exceptionnelles d’aujourd’hui, qui devront permettre de sauver les commerces et éviter, demain, la fermeture de centaines de magasins, la suppression de milliers d’emplois, et la chute d’une économie déjà fortement impactée.