Dans le paysage actuel des organisations professionnelles consacrées au commerce en France, la FCA est l’une des premières à avoir vu le jour, soulignant ainsi l’esprit résolument novateur et visionnaire qui caractérise les acteurs du modèle et Associé.
L’année 2023 sera donc celle des 60 ans de la FCA : une magnifique opportunité de célébration et de communion, le regard plein d’optimisme et tourné vers l’avenir.
Il était une fois, dans une contrée fort lointaine, le jeune fils d’un modeste berger triomphant d’un terrible géant grâce à son courage et à son ingéniosité. La parabole devint une source d’inspiration à travers les siècles pour tous ceux qui décidèrent de forger leur destinée sans céder à la résignation devant des forces plus grandes, plus nombreuses et mieux organisées que les leurs.
Plus près, en pleine période des Trente Glorieuses marquée par l’essor considérable du commerce et le risque d’hégémonie du modèle succursaliste, il était une poignée d’hommes mus par l’idée de regrouper les sociétés coopératives et les groupements de commerçants détaillants, d’unifier leur action et de promouvoir leur modèle. Si tout en apparence semblait les séparer ou même les opposer, ils étaient pourtant convaincus que seule l’union faisait la force. De ce que d’aucuns qualifièrent sans doute de témérité, naquit la FCA.
C’était hier, c’était il y a soixante ans. Se retourner sur le chemin parcouru ne revient pas à se transformer en statue de sel, car c’est en regardant le passé que l’on éclaire le présent et que l’on prépare l’avenir.
Du Traité d’amitié franco-allemand à la mise en place du fameux téléphone rouge entre la Maison-Blanche et le Kremlin, en passant par l’attribution du prix Nobel de la paix au Comité international de la Croix-Rouge, dans le charivari du concert des nations, nombreux sont les événements en cette année 1963 qui bouleversèrent le monde. Sur un plan national, le général de Gaulle, inspiré par le livre fondateur du géographe Jean-François Gravier, Paris et le désert français, créa la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale qui œuvra au service de l’égalité et de la cohésion des territoires. Concomitamment, la création de la FCA au service d’un modèle de commerce plus en harmonie avec les territoires, plus proche des citoyens et finalement plus juste, trouva donc dans les besoins de l’époque toute sa raison d’être. Si depuis lors rien n’est jamais venu démentir la pertinence de cette heureuse initiative, la transformation de notre modèle de société vers des pratiques plus éthiques est la confirmation de l’impérieuse nécessité d’appuyer, aujourd’hui plus que jamais, le Commerce Coopératif et Associé. En somme, si Rome ne s’est pas faite en un jour, eh bien la Fédération du Commerce Coopératif et Associé non plus. Et, après tout, comme le disait si bien Molière, soixante ans c’est « la fleur de l’âge », celui du parfait équilibre entre expérience et enthousiasme.
Olivier Urrutia, délégué général de la Fédération du Commerce Coopératif et Associé